Entretien avec Ernest Seka

Retrouvez l'entretien avec notre capitaine et défenseur central, Ernest Seka.

Quel a été ton parcours chez les jeunes ?

Il a été simple, j'ai fait toute ma formation à Sarcelles où j'ai grandi (Benjamins) jusqu'à mes 18 ans. Je suis ensuite allé à Chantilly et je suis revenu par la suite en région parisienne à Saint Brice sous Forêt.

Quels sont tes souvenirs lorsque tu découvres le monde du foot national avec Sannois à 22 ans ?

J'étais à Sannois en CFA, une découverte assez compliquée. En partant de ST Brice, j'ai joué une saison à ST Denis en DH et après j'ai décidé de sauter le pas entre la DH et CFA, à l'époque, je trouvais ça très compliqué. Surtout en région parisienne où les joueurs étaient assez physique, c'était une découverte. Je n'ai pas forcément joué à mon poste (latéral gauche) mais j'étais content et l'important c'était de jouer.

Comment t'as réussi à gagner ta place dans tous les clubs où tu es passé ?

C'est avec Sarcelles que je me suis endurci, à ne jamais rien lâcher. C'est cette culture de la gagne que j'ai acquéri et c'est pour cette raison que je suis un leader naturel dès que j'arrive dans une équipe. Les coachs me font confiance et me donnent le brassard . Et avec l'âge j'ai compris ce que je pouvais apporter à une équipe et en la quittant je sais ce que l'équipe perd également.

Tu rejoins par la suite Strasbourg pendant 5 ans où tu passes de la National à la Ligue 1, tu peux nous raconter cette expérience ?

C'est le meilleur club que j'ai fait, je les suis toujours et j'ai des amis encore là bas. Au départ c'était compliqué on devait évoluer en CFA, mais avec le dépôt de bilan de Luzenac on arrive à se maintenir en National. Avec le staff, le président, on jouait la montée sans la jouer et la première année on termine 4ème. On était déçu mais j'ai décidé de rester au club malgré des sollicitations en Ligue 2. Et en restant, l'équipe s'est améliorée et on a eu cette culture de la gagne avec les supporters. On a franchi les étapes petit à petit en terminant champion en National et en Ligue 2 par la suite pour accéder à la Ligue 1. Grace à ça j'ai pu jouer au haut niveau.

Quand tu passes aussi vite du niveau National à la Ligue 1, tu sens une différence de niveau ?

Oui, la différence est énorme. J'avais un niveau aguéri de National. Ensuite le niveau Ligue 2 c'est encore un niveau au-dessus. Le niveau Ligue 1 c'est encore le palier au-dessus où les rencontres se jouent sur des détails. C'est ce que j'essaye d'inculquer à Poissy : sur une touche on n'a pas le droit de perdre le ballon par exemple, c'est des petits détails que j'essaye de faire comprendre à mes coéquipiers.

Est-ce que ton exigence avec toi-même a toujours été la même ?

J'ai toujours exigeant avec moi-même, mais dans le monde pro c'est différent : tu dois faire attention à ta ligne, tu ne dois pas te coucher trop tard, concilier ta vie de famille également. C'est plein de sacrifices que les supporters ne peuvent pas voir et il faut être bon sur le terrain. 

Qu'est ce qui t'as le plus impressionné dans le monde professionnel ?

Ce qui m'a le plus impressionné c'est en Ligue 1, déjà j'ai joué latéral gauche (sachant que je suis droitier et défenseur central à la base), j'ai du évoluer contre des joueurs plus vifs que moi, mais j'étais entrainé pour ça. On s'entrainait dur et on était conditionné pour ce genre de match, on était des athlètes de haut niveau c'est plus ça qui m'a impressionné.

Un joueur qui t'a impressionné ?

Un joueur c'est Allan Saint-Maximin, qui m'a fait prendre un carton rouge d'ailleurs, j'ai vraiment eu du mal à le stopper. En général, je réussissais à faire mes matchs, mais contre lui j'ai eu du mal avec sa vitesse, sa technique il m'a vraiment impressionné. 

Après 4 saisons pleines à Strasbourg, tu rejoins Nancy en Ligue 2, quelles ont été les raisons de ce choix ?

En quittant Strasbourg, j'ai eu une petite histoire avec le coach, car il me faisait évoluer au poste de latéral gauche. Les raisons de ce choix c'est que je n'évoluais pas forcément à mon poste. En partant à Nancy j'ai retrouvé Didier Tholot qui allait me faire évoluer à mon poste.

Tu es d'origine guinéenne et ivoirienne, as-tu été sollicité par les deux sélections ?

Entre la Guinée et la Côte d'Ivoire, je n'ai pas eu de choix à faire, parce que je n'ai pas eu d'écho de la Côte d'Ivoire. Quand j'étais à Strasbourg je n'ai aucune sollicitation, mais c'était un honneur de jouer pour la Guinée.

Du coup tu joues la can 2019 avec la Guinée où vous arrivez jusqu'en 8ème de finale, qu'est ce que tu ressens à ce moment de pouvoir jouer pour ton pays ?

Déjà lors des matchs amicaux, tu vois la ferveur du pays. En Afrique les gens sont près à tout pour le foot, c'est autre chose qu'en Europe. Les gens vont courir après le car par exemple, ça donne chaud au coeur et l'envie de te battre sur le terrain.

Après avoir quitté Nancy, tu te retrouves une saison sans club, qu'as-tu fais pendant cette saison et as-tu pensé à arrêter ta carrière ?

Après Nancy, je pensais vraiment trouver quelque chose, mais j'ai été surpris de ne rien trouver. Dans le football, il faut faire attention tout va très vite et il faut faire les bons choix au moment venu. Je n'ai pas répondu favorablement à des clubs qui m'ont sollicité. Et pendant cette année, au départ tu t'entraines avec un coach sportif pour trouver un club mais au final le championnat commence et tu n'as pas de club, tu commences donc à cogiter. Je suis passé de titulaire dans un club au chômage directement. C'est dur dans la tête et en janvier je n'avais toujours rien trouvé du coup j'ai hésité à arrêter. Mais mon préparateur physique, qui connaissait bien les membres du staff à Poissy, m'a persuadé de continuer et de venir aider le club. J'avais envie de remettre les crampons et je suis content aujourd'hui.

Quelles ont été les facteurs qui t'ont poussé à rejoindre les rangs de l'AS Poissy ?

Tout simplement, mon préparateur physique, qui connait bien Malik et Walid. Du coup le contact s'est fait naturellement. Au départ, je devais juste faire la préparation et j'ai eu un moment d'hésitation où j'ai été faire un essai dans le Sud. J'ai finalement choisi Poissy et je suis content aujourd'hui.

Comment te sens-tu au sein de l'effectif ?

Je me sens bien dans le groupe. J'essaye d'apporter mon expérience. Je me remets en question, j'ai peut être été trop dur au début de saison avec mes coéquipiers. mais je suis comme ça, je veux gagner, je parle constamment. Mais les joueurs savent qu'il n'y a rien de méchant, il y a le Ernest sur le terrain et le Ernest dans la vie de tous les jours. Dans la vie de tous les jours, on peut rigoler mais sur le terrain c'est la gagne.

Est-ce que tu t'attendais à ce que Poissy joue les premiers rôles ? L'équipe peut maintenir ce niveau toute la saison ?

Pour être honnête, on peut jouer le haut de tableau, ce qui peut être compliqué c'est au niveau de l'effectif, il ne faudra pas beaucoup de blessés. Si on a le moins de blessés possible on pourra jouer le top 5. Au début de saison, je ne  pensais pas jouer le haut de tableau, parce que Poissy était habitué à jouer le maintien dernièrement. Mais j'avais confiance en moi et dans le niveau de l'équipe lors des matchs de préparation, je voyais que l'on avait une bonne équipe et si on fait tous des sacrifices, il y a moyen de faire quelque chose en 2ème partie de saison. L'objectif de départ est le maintien et dès que mathématiquement on le sera, on pourra penser à jouer autre chose.

Un dernier message pour nos supporters et ceux qui suivent l'AS Poissy ?

Bonnes fêtes de fin d'année à tous. En tant que joueur, on va tout donner sur le terrain jusqu'à la fin de saison et si on peut jouer les premiers rôles ça sera avec plaisir. J'espère qu'ils vont continuer à nous suivre et nous pousser à avoir des meilleurs résultats.